Conseils du président à l’usage des plaisanciers : VHF et GPS


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Mes diverses expériences récentes sur les « bateaux des amis » ou sur des bateaux loués m’ont permis de constater que les amis et, ce qui me semble plus grave, les loueurs sont peu au courant des dispositions règlementaires en vigueur.

Cela peut avoir des conséquences pécuniaires (contraventions de 5° classe si je ne me trompe) mais également et, c’est le but de ces conseils, en matière de sécurité.

 



0.   le téléphone portable : c’est un pis aller que n’aiment pas trop les CROSS car ils ne peuvent pas situer la position du navire par la goniométrie et surtout la portée en mer est limitée,

1.     la VHF : depuis la libéralisation toute relative pour les VHF non ASN[i] de moins de 6 watts qui dispense (dans les eaux territoriales françaises seulement) de l’obligation d’être titulaire du certificat restreint de radiotéléphoniste (CRR), aucune qualification spécifique n’est exigée ; ainsi, pour beaucoup, la VHF est maintenant considérée comme une CB et est utilisée « n’importe comment » ce que je déplore à titre personnel,

2.    pour les VHF de plus de 6 watts et/ou dans les eaux internationales le skipper ou un équipier doit disposer du CRR,

3.    mais ce n’est pas tout : le CRR est un examen validant des connaissances, la licence est un droit à utiliser les fréquences ; la licence représente l’autorisation d’exploiter les fréquences maritimes ; c’est grâce à elle que le bateau est doté d’un identifiant unique (indicatif et/ou MMSI) qui permet aux centres de secours de déterminer précisément, lors d’un appel de détresse, quels sont les moyens à engager ; la licence doit être conservée à bord car elle peut être réclamée par les autorités compétentes, en France et à l’étranger. Pour l’obtenir gratuitement, il suffit de remplir le formulaire «Demande ou modification de licence » disponible sur le site de l’ANFR[ii], accompagné des pièces justificatives demandées (la modification est obligatoire lors de l’achat d’un bateau d’occasion),

4.    les conséquences sur la sécurité sont importantes à cause du numéro MMSI : le MMSI (Mobile Maritime Service Identity) est une série de neuf chiffres qui constitue le passeport radio d’un navire dans le monde entier ; un MMSI est attribué à un navire et permet d’enregistrer les équipements qui utilisent la technique ASN (VHF et BLU), les balises de détresse ainsi que des émetteurs-récepteurs par satellite etc ; l’ANFR gère l’attribution des MMSI.

5.    en pratique : sans ASN, les appels d’urgence (Mayday, Pan, Security) sont émis sur le canal de veille permanente 16 et sont reçus en vocal par les CROSS en France (à l’étranger ont dit MRCC[iii]) et, dans le monde entier, si l’appelant indique le MMSI du bateau, le MRCC dispose de toutes ses caractéristiques,

6.    avec l’ASN qui utilise le canal 70, les communications sont plus rapides car elles se font avec des messages en anglais maritime ; de plus, si la VHF ASN est couplée avec le GPS, le système envoie automatiquement la position du bateau au MRCC.

Conclusion partielle : passez votre CRR et soyez en règle avec la licence, indiquez près de la VHF : l’indicatif radio du type FXXX et le numéro MMSI. Pour tout savoir : http://www.anfr.fr/fr/autorisations-certificats/radiomaritime.html



[i][i] ASN = Appel Sélectif Numérique (voir plus loin)

[ii] ANFR = Agence Nationale des Fréquences

[iii] MRCC = Maritime Rescue Coordination Center, chacun a également son MMSI



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J’en viens à la navigation électronique avec ce qui est devenu un véritable ordinateur de bord : c’est un outil extraordinaire qui fait plus qu’une carte : ainsi, par exemple, les autres navires dotés d’un émetteur AIS[i] sont reconnus avec leurs MMSI et le CPA[ii] est calculé automatiquement ce qui facilite grandement la traversée des rails de navigation.

Il a cependant deux défauts :

1.     Le navigateur est tenté de ne pas sortir dans le cockpit pour « voir ce qui se passe » et risque de perdre, s’il les a eues, les compétences pour naviguer à l’ancienne (compas de relèvement, loch et sondeur, etc.).

2.    Il semble raisonnable de disposer d’un ou plusieurs dispositifs de secours : un GPS portable à piles avec des mini cartes à l’écran et/ou des cartes papiers car l’outil extraordinaire peut tomber en panne ou le circuit électrique du bord peut lui aussi devenir « out » !

Bonnes navigations !

Patrice Urvoy

N.B. : extrait du petit catalogue du SHOM page 6

http://www.shom.marine.defense.gouv.fr/

 

Carte(s) de navigation* : obligatoires en navigations côtière et hauturière.

 

* “La ou les cartes marines, ou encore leurs extraits, officiels ou élaborés à partir des informations d’un service hydrographique national.

Elles couvrent les zones de navigation fréquentées, sont placées sur un support papier ou électronique, et sont tenues à jour.”



[i] AIS = Automatic Identification System

[ii] CPA = Closest Point of Approach

 

 

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