Pour les moins marins d’entre nous, la passerelle est la salle du navire d’où on le dirige. La personne de quart veille à ce que le navire suive la route prévue et évite les obstacles et les autres navires.
Jean-Charles Cornillou, conseiller technique pour la sécurité maritime au Céréma, a présenté la passerelle actuelle, ses limites et ses besoins. Yves Desnoes, expert de l’institut Français de la Navigation, a décrit les nouvelles technologies disponibles. Thomas Buret, directeur de programmes au sein d’iXblue, a fait le point du projet PASSION de passerelle intégrée. Finalement, Jean-Pierre Clostermann, professeur à l'ENSM, a rappelé qu’un individu normal peut gérer 5 tâches, parfois 7 et une passerelle numérique doit gérer le flux d’informations pour éviter de submerger la personne de quart.
La E-Navigation recherche à améliorer la navigation, à la simplifier, à accroître la sécurité et à faciliter le transport maritime mais pas à développer des navires autonomes. Actuellement, un pêcheur qui gère sa navigation et son filet, seul à la passerelle, reçoit les avis aux navigateurs sous forme d’un flux continu de telex qu’il n’a pas l’occasion de lire. L’objectif est de faire apparaître l’information pertinente, par exemple la zone d’un exercice militaire, directement sur sa carte de navigation, sous forme graphique. Le passage au numérique, l’interconnection des systèmes, l’intégration des systèmes de communications avec la navigation et l’ergonomie de l’interface homme-machine sont des points clés que la E-navigation doit résoudre. De nouvelles technologies apparaissent, telles le compas de relèvement numérique qui envoie directement la mesure à la carte. Le « navdat » se propose de remplacer le navtex - qui transmet des message telex de météo, de navigation et d’information urgente – en passant au format numérique, en augmentant notablement le volume des données et en incluant des graphiques. Cependant, le transfert automatique des informations par des liaisons radios impose de maitriser la cyber sécurité. En octobre 2015 des pirates ont pris le contrôle de l’ordinateur de connexion satellitaire de l’hydrolienne Sabella, au large d’Ouessant. En parallèle, des passerelles intégrées sont proposées aux navigateurs. Le projet français PASSION développe une interface tête haute pour visualiser la route et les dangers (PASSION : PASSerelle Innovante d’Opérations et de Navigation). Les entreprises américaines et norvégiennes sont déjà sur le marché de la passerelle intégrée. Navdat est proposé par une entreprise française. Avec l’accroissement du transport maritime et la qualité de l’industrie maritime française, l’E-Navigation est une opportunité à saisir. Avec 35 personnes présentes, dont 8 administrateurs des Affaires Maritimes, la soirée fut très réussie, avec une organisation impeccable de la Maison des Ponts, et préparation-animation par Hélène.